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L'artiste :

Vincent Delage :

J’ai commencé à créer autour de mes 23 ans après avoir rencontré mon premier mentor et ami « Georges ». Il m’a permis d’appréhender le monde de l’art et la nature humaine d’une façon totalement différente.

J’ai vécu la création comme un chemin initiatique dans la compréhension du Monde. Dans un premier temps j’étais en admiration devant la rigueur et la régularité de l’art asiatique. Je ressentais profondément en moi le cadre de ces vies parfaitement tracées, rangées, linaires rassurantes. Mon côté perfectionniste était pleinement satisfait.

Et puis un jour au Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain de Nice, j’ai découvert un tableau qui a attiré mon attention. Un artiste pourtant rigoureux avait crée une œuvre parfaitement imparfaite. Les dernières lettres sur sa toile étaient loupées, mais donnait à l’ensemble une harmonie incompréhensible.

Le défaut, le droit à l’erreur était t’il fièrement exposé au regard tous ? L’avait t’il fais exprès ? J’ai appris ce jour là que la beauté pouvait naître de l’erreur, du défaut. Georges appelait ça les aspérités… ce qui gratte, dérange, qui n’est pas à sa place et demande une adaptation…

Le défaut, le droit à l’erreur était t’il fièrement exposé au regard tous ? L’avait t’il fais exprès ? J’ai appris ce jour là que la beauté pouvait naître de l’erreur, du défaut. Georges appelait ça les aspérités… ce qui gratte, dérange, qui n’est pas à sa place et demande une adaptation…

Au bout d’un certain temps la frustration de ne pas pouvoir m’offrir ces œuvres, m’a viscéralement poussé à créer moi même.

J’ai commencé par explorer le liège. Cette matière vivante, hermétique au changement (car très absorbante), offre à celui qui accepte de cultiver la patience, un aspect peau de buffle surprenant. Je me suis donc mis à confectionné des boucliers, des lances et des lampes dans le style africain. Brut, fière, sauvage, ce travail me ressemblait.

Et puis, au fil du temps, j’ai commencé à m’intéresser à des matériaux plus nobles, comme le chêne et le métal.

Je me souviens encore de ce sentiment de joie intense, lorsque je me suis payé ma première planche de chêne. Deux mètres linéaires de pur bonheur, avec des veines qui ne demandaient qu’à être aimées. La rouille a également fait partie de mes obsessions, comment l’acier, ce matériau semblable à de la peau, si lisse si parfait, peut se vêtir d’une multitude de couleurs et d’aspérités ? Les assauts de la vie peuvent t’il offrir à la matière une seconde beauté ?

Dès le début la création de lampes m’a parut être une évidence, tout comme le papillon de nuit désespérément attiré par la lumière. Tentative illusoire d’apprivoisement de la vie, ou de laisser simplement des petits bouts de soit sur son chemin.

Il me paraît évident que lorsqu’on acquière la création d’un artiste, on ne s’offre pas un objet, on s’offre des centaines d’heures d’échec et d’espoir… Des mois de frustration et des instants de pure joie.

Ce n’est pas un objet, c’est un morceau de cœur, une partie d’âme, un instant de vie de quelqu’un d’autre .

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